[Diafoirus] > [Inventions et découvertes] > Les forêts...
Dans le cadre de son intérêt pour sa province chérie, le professeur met ici à la disposition du public le résultat de ses recherches botaniques. Bonne lecture, petits veinards!
Les forêts d'Hysteria sont composées principalement de trois ou quatre espèces. Je m'en vais donc exposer ici celle que j'ai principalement étudiée.
Un arbre à la réputation sulfureuse hante les forêts d'Hysteria, à certaines altitudes précises. Si vous êtes d'humeur Mystique ou paranoïaque, le Pin de H. Isch vous intéressera sûrement.
Coniferus Miraculus Opticus (sacristanus circularus).
Découvert pour la première fois par un géographe de Centuryon, en 1904, il est aussi appelé du nom de son inventeur: "Cône de H.Isch" (Hans de son prénom).
Les divers usages para-religieux de ce végétal l'ont fait appeller aussi "bedeau circulaire". Cette appellation trouve son origine dans le fait que de nombreuses églises ont licensié leur sacristain dans les années trente, afin de partager un serviteur pour plusieurs temples. Tout cela en vue d'acquérir une grande quantité de substances hallucinogènes produites à l'aide du Cône de H.Isch. D'où l'expression: "Fais tourner le bedeau".
Ce conifère est un arbre de petite taille à feuillage persistant.
Il est surtout réputé dans certaines communautés religieuses pour ses sous-produits, puisque sa résine et ses aiguilles provoquent des hallucinations et une intense sensation de jouissance lorsque elles sont brûlées et inhalées par les adeptes. Les pratiques orgiaques auxquelles cet arbuste ont donné lieu ont entraîné sa disparition partielle de l'archipel du Micromonde, et l'on croyait l'espèce éteinte jusqu'à l'ouverture du chantier de la Route du Nord, qui fut l'occasion de traverser méthodiquement le nord de la province d'Hysteria, habitat d'une souche survivante de ce conifère.
L'observation corrobore les témoignages des indigènes jusqu'à présent.
La vitesse de croissance est relativement faible (O), de même que tous les paramètres généraux de la plante, tels que la faculté de résistance, etc... C'est une plante assez dépendante de son milieu (-1), ce qui la rend assez rare en dehors de certaines altitudes. A Hysteria, l'arbuste n'a été trouvé que dans la bande des 200 à 300 mètres d'altitude.
A noter que cet arbuste était au début du siècle dernier très répandu dans les forêts des hauts plateaux de l'archipel. Si la description académique est tardive, les autochtones connaissent depuis des millénaires les propriétés de la plante.
L'utilité de cet arbuste est bien entendu discutable, mais nous relaierons ici les témoignages de la tradition orale des taudis hysterians.
Selon les vieux tarés du coin, il semblerait bien que les vertus hallucinogènes du bedeau circulaire ne soient pas usurpées (2). Les visions mystiques engendrées par l'inhalation des fumées de cet arbre sont proprement ahurissantes, et nous avons vu de nos yeux un fanatique de la secte des krassimiriens s'imoler par le feu alors qu'il était persuadé d'en avoir reçu le commandement par Krassimir lui-même. Il est même possible que cet arbuste ait quelque responsabilité dans les résurgences du spectre de Hermann Müller, qui coïncident curieusement avec les épisodes de feux de forêts de cet été.
Mais un autre aspect méconnu de cette plante mérite notre attention, puisque il s'agit également d'une plante médicinale mineure (1), qui a des applications particulières dans le traitement des maladies vénériennes. Nous avons en effet constaté que l'utilisation par les chamans locaux était efficace contre les symptômes de gonorrhées, de chaude-pisse, de chtouille, et dans une certaine mesure dans le cas des syphillis osseuses.
Un arbre borde les cours d'eau qui traversent encore certaines vallées du Percolator. Ces arbres sont particulièrement appréciés des dahus des élevages locaux (Les Dahus Percolatans, Les Elevages Hysteriformes), car ils leur prodiguent de l'ombre et de petites feuilles vertes au goût relevé et aux vertus nombreuses. Le fait qu'il soit assez peu répandu rend sa présence dans le Percolator presque miraculeuse. Ici encore, il semble que les vallées désertes ou vierges d'humains aient joué le rôle de préservation de la nature qu'il convient de perpétuer.
Il est simplement appelé "Le Sephiroth" par la plupart des botanistes ayant eu la chance de pouvoir examiner un specimen. Néanmoins son nom canonique est "Magnus Sephirothus".
Nous ne manquerons pas de poursuivre nos études et de les communiquer aux laboratoires Calisto.
© Diafoirus, 2002.