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L'attaque sur le plateau d'Albionallàh:

Le soleil se levait à peine, et l'horizon sanglant augurait de funestes désastres, lorsque les guetteurs d'Albionàllàh jettèrent l'alarme parmi leurs camarades: "BOUF TOUH KRÜ, A L'HOUF" hurla la vigile en pointant le doigt vers l'horizon, ce qui signifie "Regardez les gars, une saucisse volante pas casher!"

Effectivement, à l'horizon, le Tszerjmùiàtor manoeuvrait ses canons avec l'intention manifeste de bombarder Albionallah.

Le commandant du camp, interloqué, murmura: "Meh kesk yvyèn foutlàh?" (traduction: "Etrange, ils ne sont pas à portée de tir, pourtant?").

Pourtant, pourtant ... le Tzermiajtôr ouvrit bel et bien le feu. Avec un manque de précision lamentable, les obus commencèrent à pleuvoir sur le désert, tuant quelques ornythorynques innocents - d'autant plus qu'ils n'avaient a priori rien à faire au Boukistan - et effrayant quelques serpents à sonnettes végétariens.

En rigolant, le commandant boukistanais ordonna: "Brak élém izzil surlbouf touh krü!" (Descendez moi cette saucisse infidèle, les gars).

S'exécutant, en rigolant eux aussi, les servants de la première batterie de missiles commencèrent à mollement orienter leur orgue de Stjàaline (célèbre renégat syldave passé à l'ennemi lors de la dernière guerre) vers l'impudent aliment volant.

Mais alors même qu'ils continuaient à rigoler en regardant les gerbes de sables soulevées par les projectiles du Tjesmirnzàtor, ils entendirent un autre bruit, nettement moins rigolo, et beaucoup plus proche: un bruit de moteur, de chenille... et de canon léger.

Faisant volte-face, le commandant boukistanais vit un spectacle des plus glaçants: Une colonne de petits véhicules blindés venait de jaillir de derrière les dunes, se précipitant à grand bruit de moteur vers le camp boukistanais, chargeant à pleine puissance vers les batteries de missiles, guidés par un étrange cavalier, vêtu de lambeaux et juché sur un espèce de cheval boîteux et hurlant "Montjoie!".

En moins de temps qu'il n'en faut à un ayatorallah pour jetter une fatwah sur une putain, le camp se retrouva pris d'assaut par une nuée de chars légers comme ils n'en avaient jamais vus.

Rapide comme l'éclair, brutaux comme la foudre, la colonne de mosquitos fonça à travers les tentes, roulant sur les caisses de munitions, enfonçant les rampes de lancements, lâchant de courtes rafales de mitrailleuses pour désarmer les rares résistants.

En moins de 5 minutes, l'attaque surprise avait gagné les limites du camp, et il ne restait plus qu'à rattrapper les fuyards afin qu'ils ne sèment pas l'alerte chez leur frère de barbarie. Tous les soldats et officiers boukistanais étaient prisonniers, et seuls quelques blessés légers étaient à déplorer.

Une fois les prisonniers entravés et fessés comme il convient quand on s'attaque à des installations civiles comme l'avaient fait les méchants boukistanais, le gouverneur Diafoirus fit sonner le rassemblement. En quelque secondes, les mosquitos et leurs équipages étaient au garde à vous, en ordre de revue, l'air patibulaire.

S'adressant au commandant des boukistanais, le prof s'exclama à l'adresse du commandant boukistanais: "Ahn lèv tonfüt?" (Reconnais tu ta défaite?) - Car le professeur est polyglotte à ses heures. "Jebès monkal cif!" (Formule rituelle de reddition parmi les chefs de guerre boukistanais). Se tournant vers les prisonniers, le gouverneur s'exclama "Vouzal étrimé, kaf âhr!"

Les prisonniers lui firent une ovation, car cela signifiait: "vous vivrez, car nous le voulons ainsi".

Emus par la sagesse du vaincu et la magnanimité du vainqueur, les miliciens entonnèrent le chant de victoire du Ton-Fa Hysterian Club, intitulé "Les Chaussettes à Clous vous trainent dans la boue".

Le colonel Mountbatten accosta le professeur alors que celui ci commencçait à papouiller son dahu (car c'en était un, bien entendu), donnant les ordres d'embarquement dans le Therjszminator (mais bordel, c'est quoi l'orthographe de ce putain de ballon de mes deux!).

"Mais, professeur, comment avez vous fait?

-Simple, mon petit. Ce dahu est tombé de la cale en même temps que moi, je l'ai attrappé, lui ai promis la vie sauve s'il me portait, j'arrive au moment où vous commencez l'opération que nous avions planifiée, alors je charge comme prévu à la tête de nos troupes. Seule différence, je n'avais pas mon mosquito de combat.

-qu'est-ce qu'on fait maintenant?

-on suit le programme, et on informe l'Etat-Major klohaque que les batteries d'Albionàllàh ne sont plus qu'un souvenir."


©GJLDP, 2002.